MIS A JOUR: Canada: L'Ontario refuse d'instaurer la charia et revient sur les tribunaux religieux
"Ontario n'autorise pas l'instauration de la charia, la loi islamique, pour régler des litiges familiaux." L'annonce a été accueillie, lundi 12 septembre, avec soulagement par des organisations féminines et inquiétude par des groupes religieux au Canada. Par ailleurs, l'Etat canadien a affirmé son intention d'interdire les tribunaux religieux existants.
Ce projet controversé d'instauration de la loi islamique avait suscité la semaine dernière des manifestations de protestation au Canada et dans plusieurs villes européennes. En conséquence, le premier ministre,
Dalton McGuinty, a en même temps annoncé son intention de déposer un projet de loi visant à interdire tous les tribunaux d'arbitrage religieux. Ainsi, les chrétiens et les juifs perdraient un droit dont ils disposaient depuis une quinzaine d'années.
"UN REVERS POUR L'ISLAMISME RADICAL"
En attendant l'interdiction, la loi de l'Ontario permet le règlement de différends familiaux ou matrimoniaux concernant la garde des enfants ou le divorce par des"tribunaux" d'arbitrage, sans passer par la justice traditionnelle. Parce que chrétiens et juifs disposent de ce droit, un rapport officiel recommandait en décembre 2004 que les musulmans bénéficient, eux aussi, d'un tribunal religieux, statuant sur la base de la charia.
"C'est une victoire pour les droits des femmes et un revers pour l'islamisme radical", a déclaré à l'AFP Homa Arjomand, l'une des coordonnatrices des manifestations internationales de la semaine dernière. Les adversaires de l'introduction de la charia faisaient valoir que son application n'aurait pas été compatible avec la Charte canadienne des droits, pierre angulaire de la Constitution.
DES IMAMS UTILISENT DEJÀ LA CHARIA
En revanche, Mohammed Elmsary, président du Congrès islamique canadien, juge que les autorités de l'Ontario ont "eu tort d'écouter la voix d'une petite minorité", estimant "qu'un arbitrage reconnu et réglementé vaut mieux qu'un arbitrage non reconnu et non réglementé (...). Ces médiations font partie de notre tissu social", a-t-il dit à l'AFP.
Le président du Congrès juif canadien pour l'Ontario, Joel Richler, s'est dit pour sa part "abasourdi" par l'annonce de M. McGuinty. "Au minimum, on aurait pu nous consulter avant de nous retirer ce que nous avions depuis des années", a-t-il dit en jugeant que le gouvernement semblait avoir décidé de faire marche arrière face à la controverse.
Le quotidien Globe and Mail notait lundi que des imams utilisent déjà la charia pour régler des différends familiaux et que cela continuerait vraisemblablement. Mais il n'est plus question que leurs décisions aient valeur de loi en Ontario. Et les autres religions vont être logées à la même enseigne.
Avec AFP
LEMONDE.FR | 12.09.05
"UN REVERS POUR L'ISLAMISME RADICAL"
En attendant l'interdiction, la loi de l'Ontario permet le règlement de différends familiaux ou matrimoniaux concernant la garde des enfants ou le divorce par des"tribunaux" d'arbitrage, sans passer par la justice traditionnelle. Parce que chrétiens et juifs disposent de ce droit, un rapport officiel recommandait en décembre 2004 que les musulmans bénéficient, eux aussi, d'un tribunal religieux, statuant sur la base de la charia.
"C'est une victoire pour les droits des femmes et un revers pour l'islamisme radical", a déclaré à l'AFP Homa Arjomand, l'une des coordonnatrices des manifestations internationales de la semaine dernière. Les adversaires de l'introduction de la charia faisaient valoir que son application n'aurait pas été compatible avec la Charte canadienne des droits, pierre angulaire de la Constitution.
DES IMAMS UTILISENT DEJÀ LA CHARIA
En revanche, Mohammed Elmsary, président du Congrès islamique canadien, juge que les autorités de l'Ontario ont "eu tort d'écouter la voix d'une petite minorité", estimant "qu'un arbitrage reconnu et réglementé vaut mieux qu'un arbitrage non reconnu et non réglementé (...). Ces médiations font partie de notre tissu social", a-t-il dit à l'AFP.
Le président du Congrès juif canadien pour l'Ontario, Joel Richler, s'est dit pour sa part "abasourdi" par l'annonce de M. McGuinty. "Au minimum, on aurait pu nous consulter avant de nous retirer ce que nous avions depuis des années", a-t-il dit en jugeant que le gouvernement semblait avoir décidé de faire marche arrière face à la controverse.
Le quotidien Globe and Mail notait lundi que des imams utilisent déjà la charia pour régler des différends familiaux et que cela continuerait vraisemblablement. Mais il n'est plus question que leurs décisions aient valeur de loi en Ontario. Et les autres religions vont être logées à la même enseigne.
Avec AFP
LEMONDE.FR | 12.09.05