France: « "Mademoiselle", la fin ou presque »

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Les Nouvelle News

Les termes « mademoiselle » et autre « nom de jeune fille » sont officiellement appelés à disparaître des documents administratifs. Mais les associations restent vigilantes.

Mademoiselle, le début de la fin ? Nous posions la question il y a un mois. La réponse est claire aujourd'hui : c'est oui. Le terme « mademoiselle » va disparaître des documents administratifs.

En France, c'est une circulaire des services du Premier ministre, datée du 22 février, qui vient établir cette norme : les services de l'Etat devront « éliminer autant que possible de leurs formulaires et correspondances les termes 'mademoiselle, nom de jeune fille, nom patronymique, nom d'épouse et nom d'époux' ».

Depuis le début de l'année, deux communes ainsi que le ministère de l'Enseignement supérieur avaient annoncé la suppression de la case « Mademoiselle » et autres termes comme « nom de jeune fille ».

Insultes

Le modèle allemand a encore été le plus fort : outre-Rhin, le terme « Fräulein » a été banni des documents officiels dès les années 70. En France, c'est à l'automne dernier que deux associations - Osez le féminisme et les Chiennes de garde - avaient lancé l'appel à la suppression de la case « mademoiselle » : une « case en trop » signe d'un « sexisme ordinaire ».

Roselyne Bachelot s'était associée à cet appel, qu'elle avait transmis à Matignon. Un engagement qui avait valu à la ministre des insultes. Car cette campagne contre la case « mademoiselle », toute symbolique qu'elle soit, avait déchaîné les passions. Débouchant aussi sur des prises de position surréalistes.

Des déclarations aux résultats concrets

Comme le rappelle la circulaire du ministère, « mademoiselle » n'avait déjà pas lieu d'être sur les documents officiels : rien dans la loi n'y fait référence et déjà « par le passé, plusieurs circulaires ont appelé les administrations à éviter l'emploi de toute précision ou appellation de cette nature ».

Matignon appelle aujourd'hui à l'éliminer « tant que possible » des documents : il y a plus offensif. Et « mademoiselle » va de toute façon s'accrocher sur le papier puisque les formulaires déjà imprimés pourront être utilisés « jusqu'à épuisement des stocks », explique Matignon.

Les associations restent donc vigilantes : « Nous demandons au gouvernement et aux services administratifs concernés de veiller à l'application de cette circulaire. Nous ne nous satisferons pas de simples déclarations : nous voulons des résultats concrets », soulignent Osez le Féminisme et les Chiennes de garde dans un communiqué. Elles en profitent pour appeler « les entreprises et les organismes privés à suivre le mouvement ».