Maroc: Adoption du nouveau code de la famille

Source: 
Liberation
Le citoyen doit s'engager pour une complète application de la Moudawanna.
L'adoption à l'unanimité du projet du Code de la famille par la Chambre des conseillers vient récompenser un long combat des plus rudes mené par le Mouvement national de lutte pour les droits de la femme.
Maintenant que la reconnaissance de l'égalité entre homme et femme arrive à la phase décisive de l'application, la mobilisation du côté de l'opinion publique se renforce.

L'exécution du code de la famille est à elle seule le garant de la modernité et de la mise en place de cet Etat de droit auxquels le Maroc aspire tant. Et à cette fin, il ne faudra pas croire que seule la justice doit s'acquitter du passage à l'application, comme le souligne Mme Nezha Guessous, membre de la Commission de révision de la Moudawana, qui, dans une déclaration à " Libé", a souligné que l'application du Code dépend non seulement du citoyen, mais aussi des associations, des partis politiques et des institutions.

Tel est justement le souci de la Ligue démocratique pour les droits de la femme (LDDF), un des maillons essentiels de la chaîne du militantisme ayant servi de porte-voix aux femmes, qui oriente à présent sa trajectoire parallèlement sur la sensibilisation et le suivi de l'application du Code de la famille. Dès que ce dernier a été approuvé, vendredi, par les parlementaires, la LDDF a réuni ses membres pour tracer les lignes directrices de ses démarches, à commencer par le renforcement de sa campagne de sensibilisation.

La Ligue compte se rapprocher de plus en plus des femmes pour les informer de leurs nouveaux droits et leur venir en même temps en aide en cas de nécessité. Une tâche dont devront se charger dix centres d'écoute implantés dans différentes régions du Royaume, entre autres, Casablanca, Rabat, Marrakech, Béni Mellal, Fquih Ben Salah, Kssiba, Amezmiz, Goulmim et Larache.

La LDDF aspire par le biais de cette initiative à créer le réseau "LDDF-Assistance" qui sera placé sous l'égide du Centre d'information et d'observation des femmes marocaines (CIOFEM). Sa mission ne se limitera pas seulement à observer les modalités d'application des principes du code de la famille, mais aussi et surtout, à assurer le suivi de tout ce processus de l'exécution. Le réseau représentera ainsi en quelque sorte les intérêts des femmes et sera pour cela doté d'un pouvoir de conciliation, entre autres.

Autre action prévue par la Ligue : l'ouverture de l'école "Egalité et citoyenneté" à partir de la première semaineAutres chroniques :

8ème caravane médicale d’El Jadida de février. Une initiative qui sera également chapeautée par le CIOFEM et dont la finalité est de sensibiliser les femmes adultes (1300 sur le plan national) sur les principes de la nouvelle Moudawana. Dans le même souci, une série d'ateliers de formation de 25 jours seront organisés au profit de 100 enseignants de collèges et de lycées, alors que d'autres ateliers réservés aux élèves poursuivront leur activité entamée depuis 2002. Le combat donc pour la femme n’est pas encore parvenu à son terme, il ne le sera qu'une fois l'application du code de la famille sera effective et surtout conforme à l'esprit même de sa construction. Entendre par là que l'exécution doit scrupuleusement faire respecter les dispositions fondamentales du code tel que l'avait souligné le discours Royal du 10 octobre 2003.

Leïla Hallaoui

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