Mondial: Les ultraorthodoxes monopolisent l'interprétation des textes
Source:
Libération Amina Wadud, Afro-Américaine convertie dans les années 70, est une des figures majeures du féminisme musulman.
Professeure d'études islamiques à l'université du Commonwealth de Virginie, elle avait fait sensation, en mars, en dirigeant la prière du vendredi dans une mosquée new-yorkaise devant une assemblée mixte.
Elle y avait appelé à l'égalité hommes-femmes ; plus tôt, au Canada, elle s'était montrée favorable au mariage homosexuel entre musulman(e)s. Son livre (Coran et femme) relit le Coran depuis une perspective féminine.
«Je propose un jihad antisexiste parce que le temps est venu pour les musulmanes de revendiquer leurs droits. C'est une tâche titanesque, car c'est un défi aux ultraorthodoxes qui monopolisent l'interprétation des textes. Je vois grandir cette contestation révolutionnaire, même si je mourrai avant que des grands changements se produisent. Au-delà du travail contre l'ignorance et la pauvreté, il faut que la musulmane surmonte le conflit entre la cellule familiale et son autonomie propre. La famille ne doit pas être tout pour une femme.
«J'ai appris l'islam à travers le Coran et, lorsque j'ai vu autour de moi la praxis de cette religion pour les femmes, je me suis dit que ce n'était pas pour moi. J'ai entrepris des recherches : en quatorze siècles, il ne s'était pas écrit une ligne sur des interprétations féminines des écritures. Or, dans le Coran, il y a davantage de versets sur la justice sociale liée aux femmes que sur tout autre type de justice. Quant à la notion de féminisme, elle est ambiguë car très connotée. Il y a d'ailleurs des mouvements musulmans athées, et cela me paraît très bien. Mais nous, on se place dans une perspective religieuse, on cherche la complémentarité avec l'homme, pas le conflit. Je porte le hijab (foulard) et ce n'est pas une marque d'oppression, c'est un choix. En résumé, nous ne voulons pas être des Occidentales modernes, mais des musulmanes modernes.»
par François MUSSEAU
mercredi 02 novembre 2005
«Je propose un jihad antisexiste parce que le temps est venu pour les musulmanes de revendiquer leurs droits. C'est une tâche titanesque, car c'est un défi aux ultraorthodoxes qui monopolisent l'interprétation des textes. Je vois grandir cette contestation révolutionnaire, même si je mourrai avant que des grands changements se produisent. Au-delà du travail contre l'ignorance et la pauvreté, il faut que la musulmane surmonte le conflit entre la cellule familiale et son autonomie propre. La famille ne doit pas être tout pour une femme.
«J'ai appris l'islam à travers le Coran et, lorsque j'ai vu autour de moi la praxis de cette religion pour les femmes, je me suis dit que ce n'était pas pour moi. J'ai entrepris des recherches : en quatorze siècles, il ne s'était pas écrit une ligne sur des interprétations féminines des écritures. Or, dans le Coran, il y a davantage de versets sur la justice sociale liée aux femmes que sur tout autre type de justice. Quant à la notion de féminisme, elle est ambiguë car très connotée. Il y a d'ailleurs des mouvements musulmans athées, et cela me paraît très bien. Mais nous, on se place dans une perspective religieuse, on cherche la complémentarité avec l'homme, pas le conflit. Je porte le hijab (foulard) et ce n'est pas une marque d'oppression, c'est un choix. En résumé, nous ne voulons pas être des Occidentales modernes, mais des musulmanes modernes.»
par François MUSSEAU
mercredi 02 novembre 2005