Maroc: Marche mondiale des femmes à Salé, les Marocaines en mouvement
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Libération - Casablanca La marche est une occasion pour le mouvement féminin marocain de renouer avec l'esprit d'unité, d'action et de propositions.
Le mouvement féminin marocain ne rate pas l'occasion pour se mettre au diapason des nouveautés internationales.
La lutte des femmes étant, en effet, universelle et plusieurs points de l'agenda des femmes de par le monde constituent un tronc commun entre elles. La pauvreté féminine, l'analphabétisme des femmes, discrimination dans les salaires et emploi ainsi que postes de décision, la violence, le harcèlement sexuel, autant de questions qui mobilisent en même temps, même si à des degrés différents, Eve, là où elle est.
L'opportunité est propice, selon une militante féminine, dans la mesure où les challenges du camp de la modernité sont majeurs. Impliquer toutes les femmes marocaines dans des dynamiques à même de leur permettre de se rendre compte de ses propres intérêts reste l'un de nos objectifs essentiels, ajoute la même source. Dès lors, l'impératif est de poursuivre sur la voie de mobilisation et d'association des débats intellectuels avec les actions directes ayant un impact sur les populations féminines dans les quartiers populaires comme dans les campagnes. Autrement, commente une militante du mouvement, nos doléances bénéficieront à autrui comme cela a été le cas pour le quota des dix pour cent.
Une réflexion dès lors s'impose, a-t-elle ajouté. A Salé donc, la rencontre des 9 et 10 septembre, qui réunit toutes les formations associatives et syndicales, membres du Réseau de la Marche mondiale (section marocaine), planchera sur la situation actuelle des femmes marocaines sur tous les plans. L'expérience marocaine avait, en effet, réalisé beaucoup d'acquis, notamment lors de la période de sa constitution en 1999. La mobilisation à l'époque sur la base du thème «Partageons la Terre, partageons ses richesses» ainsi que sur le cahier revendicatif compilé dans le plan national pour l'intégration de la femme avaient réussi à réunir dans le même rang une grande partie de la société civile et des formations politiques. Hormis la réaction rétrograde des islamistes, l'action avait mis côte à côte même les adversaires les plus jurés. Ainsi les thèmes que vont développer au sein d'ateliers participants et participantes à la rencontre de Salé ne sortent pas du giron de cet esprit.
«Conception de la mondialisation et ses effets sur les droits humains de la femme : Répercussions de la mondialisation sur la situation des femmes», «Les mouvements féminins et la lutte contre la mondialisation libérale : Quel rôle pour la Marche mondiale des femmes?», autant de questions qui auront leurs dérivés dans les discussions, notamment du côté des droits sociaux et économiques, le droit à l'égalité dans l'enseignement, à la santé et aux soins gratuits et de qualité. Par-là même, l'on aborde concrètement les cinq axes de la Charte mondiale des femmes pour l'humanité.
Adoptée à la 5ème Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes au Rwanda le 10 décembre 2004, cette Charte met l'accent sur une lutte quotidienne commune et acharnée menée par des hommes et des femmes. «Nous bâtissons un monde où la diversité est un atout et où tant l'individualité que la collectivité sont sources de richesse, où les échanges fleurissent sans contraintes, où lesparoles, les chants et les rêves bourgeonnent. Ce monde considère la personne humaine comme une des richesses les plus précieuses. Il y règne l'égalité, la liberté, la solidarité, la justice et la paix. Ce monde, nous avons la force de le créer.»
La Marche mondiale des femmes est un mouvement composé de groupes de femmes de diverses origines ethniques, culturelles, religieuses, politiques, de classe, d'âge, d'orientation sexuelle. Au lieu de séparer, la diversité devrait plutôt unir dans une solidarité plus globale. L'objectif de la Marche mondiale est de contribuer à des alternatives pour construire un autre monde. Pour ce, ses militantes sont actives au sein des mouvements sociaux du monde et de leurs sociétés. Elles approfondissent la réflexion sur la place qu'occupent et que doivent occuper les femmes dans le monde. A travers «la Charte mondiale des femmes pour l'humanité» et par les actions à venir, elles entendent réaffirmer qu'un autre monde est possible, un monde rempli d'espoir, de vie, où il fait bon vivre et nous déclarons notre amour à ce monde, à sa diversité et à sa beauté".
Nouri Zyad, Libération (Casablanca)
7 Septembre 2006
L'opportunité est propice, selon une militante féminine, dans la mesure où les challenges du camp de la modernité sont majeurs. Impliquer toutes les femmes marocaines dans des dynamiques à même de leur permettre de se rendre compte de ses propres intérêts reste l'un de nos objectifs essentiels, ajoute la même source. Dès lors, l'impératif est de poursuivre sur la voie de mobilisation et d'association des débats intellectuels avec les actions directes ayant un impact sur les populations féminines dans les quartiers populaires comme dans les campagnes. Autrement, commente une militante du mouvement, nos doléances bénéficieront à autrui comme cela a été le cas pour le quota des dix pour cent.
Une réflexion dès lors s'impose, a-t-elle ajouté. A Salé donc, la rencontre des 9 et 10 septembre, qui réunit toutes les formations associatives et syndicales, membres du Réseau de la Marche mondiale (section marocaine), planchera sur la situation actuelle des femmes marocaines sur tous les plans. L'expérience marocaine avait, en effet, réalisé beaucoup d'acquis, notamment lors de la période de sa constitution en 1999. La mobilisation à l'époque sur la base du thème «Partageons la Terre, partageons ses richesses» ainsi que sur le cahier revendicatif compilé dans le plan national pour l'intégration de la femme avaient réussi à réunir dans le même rang une grande partie de la société civile et des formations politiques. Hormis la réaction rétrograde des islamistes, l'action avait mis côte à côte même les adversaires les plus jurés. Ainsi les thèmes que vont développer au sein d'ateliers participants et participantes à la rencontre de Salé ne sortent pas du giron de cet esprit.
«Conception de la mondialisation et ses effets sur les droits humains de la femme : Répercussions de la mondialisation sur la situation des femmes», «Les mouvements féminins et la lutte contre la mondialisation libérale : Quel rôle pour la Marche mondiale des femmes?», autant de questions qui auront leurs dérivés dans les discussions, notamment du côté des droits sociaux et économiques, le droit à l'égalité dans l'enseignement, à la santé et aux soins gratuits et de qualité. Par-là même, l'on aborde concrètement les cinq axes de la Charte mondiale des femmes pour l'humanité.
Adoptée à la 5ème Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes au Rwanda le 10 décembre 2004, cette Charte met l'accent sur une lutte quotidienne commune et acharnée menée par des hommes et des femmes. «Nous bâtissons un monde où la diversité est un atout et où tant l'individualité que la collectivité sont sources de richesse, où les échanges fleurissent sans contraintes, où lesparoles, les chants et les rêves bourgeonnent. Ce monde considère la personne humaine comme une des richesses les plus précieuses. Il y règne l'égalité, la liberté, la solidarité, la justice et la paix. Ce monde, nous avons la force de le créer.»
La Marche mondiale des femmes est un mouvement composé de groupes de femmes de diverses origines ethniques, culturelles, religieuses, politiques, de classe, d'âge, d'orientation sexuelle. Au lieu de séparer, la diversité devrait plutôt unir dans une solidarité plus globale. L'objectif de la Marche mondiale est de contribuer à des alternatives pour construire un autre monde. Pour ce, ses militantes sont actives au sein des mouvements sociaux du monde et de leurs sociétés. Elles approfondissent la réflexion sur la place qu'occupent et que doivent occuper les femmes dans le monde. A travers «la Charte mondiale des femmes pour l'humanité» et par les actions à venir, elles entendent réaffirmer qu'un autre monde est possible, un monde rempli d'espoir, de vie, où il fait bon vivre et nous déclarons notre amour à ce monde, à sa diversité et à sa beauté".
Nouri Zyad, Libération (Casablanca)
7 Septembre 2006