Maroc: Zakya Daoud revient sur «ses» années Lamalif
En présentant pour la première fois ce livre rétrospective au Salon de l’édition et du livre de Casablanca, en février dernier, Zakya a soulevé l’émotion, sans pour autant tomber dans la nostalgie négative. Car malgré les coups durs des censures et interdictions, Lamalif apparaît aujourd’hui comme une référence dans l’histoire de la presse marocaine, avec autant de souvenirs et un bouillonnement intellectuel. En effet d’éminents chercheurs, économistes, politiciens y ont participé. « A quoi sert de s’émouvoir. L’émotion qui ne peut trouver d’issue dans l’action est un poison pour l’âme. Ceux qui souffrent n’ont pas besoin de sentiments de culpabilité ni de larmes, mais ont besoin d’aide (...). C’est ainsi que l’on peut tenter de faire bouger les choses», écrit la journaliste.
Si l’historienne poursuit ses collaborations dans un certain nombre de revues à l’impact international, Arabies, Le Monde diplomatique ou Panoramiques, elle travaille également pour la Documentation française. Zakya Daoud a publié un grand nombre d’ouvrages sur les thèmes marocains qui lui sont chers, l’immigration et la citoyenneté, «Marocains de l’autre rive» en 2004 ou «Travailleurs marocains en France, mémoire restituée» en 2003, et aussi «De l’immigration à la citoyenneté» en 2003 toujours, «Gibraltar, improbable frontière» en 2002.
Elle est aussi une historienne qui s’est penchée sur l’histoire méconnue de l’émir Abdelkrim, le premier indépendantiste marocain, à l’origine de la révolte du Rif dans les années 20. Elle a abordé avec Maâti Monjib, le parcours politique de Ben Barka, son enfance et son destin tragique. Avec Benjamin Stora, elle a publié « Ferhart Abbas, une utopie algérienne» puis, s’est intéressée à la cause des femmes dans les trois pays du Maghreb dans «Féminisme et politique au Maghreb» publié en 1994. Dernièrement, l’écrivaine s’est essayée au roman historique avec «Zaynab, reine de Marrakech». «A partir des rares éléments historiques dont je disposais, il fallait bien romancer», dit-elle avec humour...
Par: Michel Roussel