Grande-Bretagne: Pegah Emambakhsh risque la peine de mort si elle est expulsée

Source: 
ICAHK
"Si elle retourne en Iran, Pegah risque la prison et la peine de mort par lapidation. Son crime en Iran fut son orientation sexuelle. Elle avait des relations avec une autre femme."
Selon le code pénal islamique en vigueur en Iran: « Les articles 127 à 134 concernent les relations sexuelles lesbiennes. La peine pour relations sexuelles lesbiennes est de 100 coups de fouet et l'exécution en cas de récidive (3 condamnations) ». Source: Home Office, Iran Operational Guide, 27 février 2007.
Pegah Emambakhsh est une femme iranienne qui a demandé l'asile en Grande-Bretagne en 2005. Sa demande a été rejetée. Elle a été arrêtée à Sheffield et est détenue au centre de rétention de Yarl's Wood, attendant son expulsion pour l'Iran prévue le 28 août 2007 sur le vol BA6633 de British Airways à 21 heures 35.

Si elle retourne en Iran, Pegah risque la prison et la peine de mort par lapidation. Son crime en Iran fut son orientation sexuelle. Elle avait des relations avec une autre femme.

Pegah a fuit l'Iran et demandé l'asile après que sa compagne fut arrêtée, torturée et condamnée à mort par lapidation. Son père a également été arrêté et interrogé à son propos. Il a été libéré après avoir lui-même été torturé. Pegah a de véritables raisons de craindre des persécutions si elle retourne en Iran. Elle appartient à un groupe de personnes, les gays et lesbiennes, qui sont gravement persécutés en Iran.

Selon les militant(e)s des droits humains iraniens, de nombreux gays et lesbiennes ont été exécutés depuis la prise du pouvoir par les ayatollahs en 1979. Selon le groupe pour les droits des gays « Outrage »: « La République Islamique d'Iran est qualitativement le plus homophobe des Etats dans le monde. Les tortures et exécutions encouragées par le gouvernement et justifiées par la religion à l'encontre des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels marquent l'Iran comme un Etat qui bafoue toutes les conventions internationales sur les droits humains ».

Le FCO (Foreign & Commonwealth Office), dans une lettre de Kim Howells à Linda Mac Avan datée du 15 août 2007 et concernant une autre affaire, explique que « la situation des droits humains en Iran est faible et se détériore » et que les condamnations à mort et exécutions publiques sont en augmentation tout comme la possibilité de la lapidation. Kim Howells écrit dans cette même lettre que la politique du FCO « sur la peine de mort est claire : nous nous y opposons dans toutes ses formes ».

En plus, l'orientation sexuelle de Pegah a été mise en avant dans des campagnes internationales sur internet, avec y compris des traductions en perse et en farsi. Cela fait que Pegah est non seulement une lesbienne déclarée mais aussi connue en tant que telle à l'échelle internationale. Cette semaine, l'histoire de Pegah a été publiée sur un des principaux sites d'informations iranien, site qui est sponsorisé par le gouvernement, et qui, par son contenu, est clairement un site qui n'appartient à la branche réformiste.

Malgré de sérieux problèmes de santé psychologique, Pegah fut active dans la communauté à Sheffield, bénévole au Nothern Refugge Centre, organisation de soutien aux réfugiés. Ele était très respectées et ses craintes d'être persécutées si elle retourne en Iran prises au sérieux par tous ceux qui la connaissent et travaillent avec elle.

Le médecin de Pegah a mis en garde qu'elle « subirait un total effondrement psychologique » si elle devait être expulsée. Merci d'agir maintenant pour empêcher l'expulsion de Pegah vers un pays où il n'y que peu de doutes qu'elle sera persécutée, condamnée et peut-être même lapidée.

L'intervention du député de la circonscription de Pegah, Richard Caborn, l'expulsion prévue de Pegah la semaine dernière a été repoussée à mardi. Depuis, de nouvelles preuves et témoignages d'experts ont rendu encore plus clair le besoin qu'elle a d'obtenir l'asile. Un nouveau report de son expulsion est nécessaire pour donner à Pegah et ses défenseurs le temps de préparer et soumettre une nouvelle demande d'asile.

La BIA (Agence de l'Immigration et des Frontières) commettrait une grave violation de la justice et des droits humains si elle persiste à vouloir expulser Pegah. Nous devons agir pour qu'elle respecte ses propres textes:

«Lorsqu'un individu démontre clairement que ses relations homosexuelles sont connues des autorités et qu'un retour en Iran peut lui faire courir un réel risque de condamnation telle qu'il s'agit de persécution, il ou elle doit bénéficier du statut de réfugié comme membre d'un groupe social particulier». (Home Office, Iran Operational Guidance, 27 février 2007)

ICAHK, Campagne Internationale contre les Crimes d'Honneur

25 août 2007