Dossier 11-12-13: Le statut des Soudanaises menacé par le régime fondamentaliste

Date: 
juin 1996
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number of pages: 
262
Certains détails indiquent que le gouvernement militaire du Général de corps d’armée qui a pris le pouvoir suite au coup d’Etat du 30 juin, s’est engagé dans une politique visant à saper le statut des femmes au Soudan, sous la bannière des exigences présumées convenances islamiques. Africa Watch est préoccupé par les politiques en train d’être mises en place qui visent à exclure les femmes du service public, à restreindre leur accès à l’enseignement supérieur et aux professions juridiques, et à limiter leur liberté de voyager. Un certain nombre de femmes ont également été détenues en raison de leur participation présumée à la vie politique. Africa Watch est également préoccupé par les mesures de répression contre les petites commerçantes de rue dans le secteur informel.

Révocation de cadres féminins

Le Soudan a une tradition de politiques progressistes en direction de l’émancipation des femmes et de leur participation à la vie de la société. L’université de Khartoum a compté un grand nombre d’étudiantes, de même que des femmes ont été à des postes élevés dans beaucoup de services gouvernementaux. Il y a eu des femmes ministres dans les précédents gouvernements.

Depuis le coup d’Etat, des membres du Front islamique national fondamentaliste - National Islamic Front - ont pris le contrôle du gouvernement, malgré les tentatives des dirigeants militaires pour cacher cet état de fait. Une de leurs politiques a été la révocation systématique des femmes du secteur public. Ceci n’a pas été annoncé officiellement, et le gouvernement a pris soin d’avancer d’autres raisons pour justifier ses mesures. Ainsi, ces révocations ont été présentées comme une mesure économique allant dans le sens du programme économique d’austérité du Soudan. En janvier 1990, le lieutenant-colonel Tayeb Ibrahim, ministre des affaires présidentielles, a accusé certaines femmes qui avaient été renvoyées du ministère des Affaires Etrangères, d’avoir “remporté un prix lors d’un concours de dégustation de vins”, accusation destinée à ternir la réputation de ces femmes, dans un pays où la consommation d’alcool est jugée contraire aux prescriptions de l’Islam. En outre, la plupart des révocations de femmes ont eu lieu lors des purges massives visant des fonctionnaires que l’on pense être peu favorables au fondamentalisme islamique. Assistant à une conférence gouvernementale sur le rôle des femmes en janvier, le président Omer al Bachir a bien spécifié sa position. Selon lui, la femme soudanaise idéale prend soin d’elle-même et de sa réputation, de son mari et de ses enfants, accomplit ses tâches ménagères, tout en étant une fervente musulmane. Certaines informations semblent indiquer que la politique gouvernementale vise à confiner les femmes aux deux seuls domaines du secteur public jugé “convenables pour les femmes”, l’enseignement primaire et la profession d’infirmière.

Africa Watch pense que le gouvernement a commencé par révoquer un petit nombre de femmes afin de tester les réactions des populations et qu’il compte procéder par la suite à des renvois plus massifs. Africa Watch pense également que la campagne menée contre les femmes fait partie d’un plan plus vaste destiné à se débarrasser de toutes les personnes en faveur d’un Etat laïque, afin que la fonction publique soudanaise, la police, les syndicats et les milieux professionnels au Soudan soient tous dominés par des hommes qui adhérent à l’idéologie du fondamentalisme.

Selon des informations reçues par Africa Watch, Badiaa Abdel Rahman, sous-secrétaire adjoint du ministère de l’Emploi a été une des premières femmes révoquées, mesure qui prend tout son sens quand on sait que Badiaa a occupé ces fonctions pendant plus de sept ans et qu’elle a eu le rôle essentiel de veiller à la mise en oeuvre des réglementations de la fonction publique qui assuraient aux femmes l’égalité de traitement. Par la suite, d’autres femmes ont été révoquées de la fonction publique, mais on en ignore le nombre. Mrs Mahasin Abdin, employée du service municipal de Khartoum, est l’une d’entre elles. On l’a également incarcérée, et Africa Watch n’a été en mesure de savoir ni si elle avait été relaxée, ni où elle était détenue.

Un grand nombre de femmes dans les professions juridiques ont également été révoquées. Ainsi, 60 personnes ont été renvoyées des services du procureur général, parmi lesquelles figurait un nombre disproportionné de femmes, à savoir, près de la moitié. Le gouvernement a tenté de justifier une telle mesure en invoquant l’absentéisme des femmes mariées. Cependant, parmi les femmes révoquées, figurent des personnes aux plus hauts niveaux de compétence et d’engagement, telles que Asma Kisha, directrice adjointe du département de droit public international. Quinze femmes juristes de la ville provinciale d’el Obeid ont été arrêtées en décembre 1990 et incarcérées à la prison de Khor el Abyad, en dehors de la ville, car la prison de la ville n’avait pas les installations nécessaires pour accueillir des femmes. Le gouvernement a également insisté sur le fait que les nouvelles recrues dans la profession doivent être des mu’minaat ou Musulmanes ferventes. Cette condition - qui s’applique de façon plus stricte aux femmes qu’aux hommes - sert à écarter les candidats qui penchent pour le droit laïque, ainsi que les membres de la minorité non-musulmane du Soudan.

La profession médicale s’est opposée très activement aux politiques gouvernementales, notamment en organisant une grève en novembre et décembre 1989, grève à la suite de laquelle un docteur, Mamoun Mohamed Hussein, fut condamné à mort. Cette condamnation n’a pas été exécutée mais a été officiellement commuée. Même avant la mobilisation des docteurs, les femmes de la profession médicale faisaient l’objet de révocations arbitraires et de harcèlement. En septembre 1989, le docteur Majda Mohamed Ahmad, directrice du service des maladies diarrhéiques au ministère de la Santé et membre actif de l’Association médicale du Soudan, a fait l’objet d’une révocation sommaire puis a été, par la suite, arrêtée pendant une journée pour être interrogée sur ses activités politiques présumées. Le docteur Majda est généralement considérée comme un médecin d’un très haut niveau de qualification professionnelle. Une infirmière, Buthaina Dowka, a été arrêtée le 4 septembre. Elle a été sévèrement battue et, au cours de sa détention, elle a eu les membres attachés par des cordes. Elle a été libérée en novembre sans avoir été inculpée. Deux infirmières de l’hôpital de Khartoum, Niemat Malik et Nahla Abdel Wahad ont été détenues pendant une journée en janvier 1990, et on les a mises en garde contre toute participation à la vie politique. Par la suite, Niemat n’a pas été autorisée à se rendre en Grande-Bretagne où elle devait suivre un cours. En février, le docteur Amal Gabralla, épouse du journaliste détenu Siddig el Zeila, a été arrêtée à l’hôpital où elle travaillait. En route pour la prison, elle n’a pas été autorisée à passer par son domicile pour y prendre son fils âgé d’un an, dont une de ses voisines s’occupe actuellement. Le Docteur Amal a été révoquée. A l’heure où nous écrivons, elle se trouve encore à la prison d’Omdurman.

Le gouvernement a introduit une censure stricte, emprisonné un certain nombre de journalistes et procédé à des purges au sein du personnel du ministère de l’Information et du conseil national des lettres et de la Littérature. Africa Watch a appris que 6 femmes ont été révoquées de ces institutions en raison de leurs sympathies pour la laïcité ou simplement en raison de leur sexe.

Il y a eu des discussions portant sur la restriction de l’accès des femmes à l’enseignement supérieur, surtout en ce qui concerne les études de médecine, pharmacie, sciences vétérinaires, agriculture et ingénierie dans les universités du Soudan, probablement parce ces matières sont réservées aux hommes. Bien que ces restrictions n’aient pas été mises en vigueur, la révocation de tous les recteurs d’université et leur remplacement par des personnes bien disposées envers le gouvernement le 31 mars, ne présagent rien de bon. L’Union des étudiants de l’université de Khartoum, qui est dominée par des membres pro-gouvernementaux du front islamique national, a proposé que le port du hijab, ou foulard islamique, soit rendu obligatoire pour toutes les étudiantes. Pour le moment, cette mesure n’a pas été adoptée, mais on propose à la place des foulards à un prix subventionné, afin d’encourager plus de femmes à en faire l’achat. Africa Watch a également été informé que 3 jeunes élèves de l’école secondaire d’Omdurman ont été renvoyées, sous prétexte qu’elles étaient membres du groupe d’opposition Democratic Front.

On a harcelé et détenu des femmes qui participent ou ont participé à des activités politiques. Le 5 septembre, on a arrêté 3 femmes qui occupaient des fonctions dans le précédent gouvernement ou dans le Umma Party, ancien parti dominant. On les a relaxées, puis arrêtées de nouveau et enfin relaxées. Il s’agit de Rashida Ibrahim Abdel Karim, ancien ministre des Affaires sociales, Sara el Fadil Mahmoud, épouse de l’ancien premier Ministre Sadiq el Mahdi, et de Sara Abdullahi Nugudallah, fille d’un ancien Secrétaire-Général du Umma Party. Les épouses et les soeurs des membres des organisations de l’opposition qui oeuvrent actuellement dans la clandestinité sont également exposées à des tracasseries. Africa Watch pense que les actions du gouvernement contre ces femmes et d’autres, ne visent pas simplement à harceler des adversaires politiques mais plutôt à s’opposer à toute forme de participation des femmes à la vie politique.

Une mesure préjudiciable aux femmes et qui est la cause de problèmes particuliers a été introduite. Elle oblige toute femme qui voyage à être accompagnée par un muharram, ou homme proche parent par le sang, qui sert de tuteur. Cette obligation n’a pas de fondement dans le droit soudanais. Cependant, le droit islamique tel qu’il est appliqué au Soudan comprend un article intitulé appelé “ijtihad” ou “interprétation libre”, qui permet à un juré islamique d’appliquer toute interdiction dont il peut trouver un fondement dans le Coran ou les Hadiths. On s’est servi de l’ijtihad, dans le passé, pour obtenir la condamnation de personnes apostasiées, pour interdire aux femmes de travailler dans des salons de coiffure, mais aussi pour trouver un fondement à la nouvelle réglementation sur le muharram. On a ainsi interdit aux femmes de voyager, et celles qui voyagent subissent les tracasseries et les propos injurieux des fonctionnaires. Ainsi, Mme Suad Ibrahim Ahmad, éminente universitaire et ancien membre du corps professoral à l’université de Khartoum, qui a près de soixante ans, devait se rendre à une conférence sur “Les Stratégies de développement alternatif”, à Dar es Salaam en Tanzanie, conférence au cours de laquelle elle devait présenter une communication de premier plan. Elle n’a pas été autorisée à voyager sous prétexte qu’il lui fallait un muharram. Plus récemment, Mme Fatima Ahmed Ibrahim, âgée de soixante ans, membre éminent de l’Union des femmes du Soudan, qui devait assister à une conférence sur les Femmes en Afrique à l’Africa Centre de Londres, les 2 et 3 mars 1990, n’a pas été autorisée à voyager pour la même raison.

Harcèlement des petites commerçantes

Un grand nombre de femmes soudanaises font du petit commerce au marché et gagnent leur vie en se livrant à des activités telles que la vente d’arachide, de thé, etc. Ces activités leur ont toujours permis de trouver un créneau dans l’économie urbaine. En raison de la crise sociale et économique que traverse le Soudan, plus d’un million de personnes démunies sont agglomérées autour de la seule capitale Khartoum, beaucoup d’entre eux chassés des zones rurales avoisinantes par la sécheresse et la guerre. Pour beaucoup de ces familles les femmes qui font du petit commerce ou qui ont des emplois intermittents sont les seuls soutiens de famille.

Peu après la prise du pouvoir, le gouvernement militaire a commencé à prendre des mesures de répression contre ce secteur informel, dans le cadre d’une campagne menée par le colonel Yusul Abdel Fatah, préfet de police adjoint de Khartoum (plus connu sous le nom de “Rambo” en raison de son énergie agressive). Cette campagne visait à embellir Khartoum et à en faire l’égale des capitales des Etats pétroliers arabes, non en attaquant les causes de la pauvreté des masses, mais en ne prenant que des mesures superficielles. Parmi les mesures les moins draconiennes, on compte la peinture en vert et blanc des façades de tous les magasins et de toutes les maisons sur les artères principales, l’érection de jets d’eau aux principaux carrefours, et la ségrégation des hommes et des femmes dans les transports publics. (Nous avons appris récemment qu’un jeune garçon avait reçu des coups de fouet pour être monté dans le bus par la porte de devant, celle des femmes, alors qu’il était accompagné de sa mère).

La principale mesure a été celle dirigée contre ce que le gouvernement appelle rihib haram, ou “profit illicite”, terme qui s’applique non seulement au marché noir mais aussi à tous les travailleurs non autorisés du secteur informel. Dans sa réflexion économique, le gouvernement omet de reconnaître que le secteur informel apporte une contribution positive à l’économie et semble peu conscient du fait que beaucoup de femmes qui ne sont pas autorisées à être petites marchandes peuvent n’avoir d’autre choix que les activités criminelles ou la prostitution. On a également justifié cette mesure en invoquant le fait que les femmes qui vendaient des aliments préparés ne respectaient pas les règles d’hygiène. Cependant, une autre raison tout aussi importante semble être l’idée que les femmes devraient rester chez elles, sous le prétexte qu’il est contraire aux convenances islamiques qu’elles se livrent à des activités commerciales dans la rue.

Que ces mesures de répression concernant le secteur économique informel visent délibérément les femmes ou non, il n’en résulte pas moins qu’elles en sont les principales victimes.

La répression a commencé par frapper les fabricants de boissons alcoolisées (l’alcool est illégal dans le droit islamique), les marchands ambulants, les prostituées venant des régions périphériques de l’ouest du Soudan, réfugiées en provenance de l’Ethiopie. Entre le 21 et le 24 juillet 1989, près de 2000 personnes ont été chassées de leurs domiciles dans la zone de Saad Gishra, Deim Bahri et Mazad à Khartoum Nord. La plupart étaient des femmes. Elles ont été expulsées sans préavis ; certaines ont été battues, et d’autres on eu leurs meubles et leurs autres possessions détruits. Après avoir passé quelques jours dans la rue, les victimes ont été conduites de force, dans des camions à ordures, à un terrain de football proche. Par la suite, on a imposé aux personnes reconnues coupables de vendre de l’alcool une amende de 1000 livres soudanaises, somme très élevée pour les femmes démunies qui se livrent à ce commerce.

Depuis septembre, ces mesures ont été étendues à tous les autres secteurs de Khartoum et à tous les marchands ambulants. Là encore, les principales victimes sont les femmes. Les hommes petits commerçants ont eu moins de difficultés à obtenir les autorisations requises ou ont formé de larges groupes afin de se protéger ; les marchandes de thé et de mets préparés n’ont pas été en mesure d’en faire de même.

On arrête souvent les petits commerçants de rue, à Khartoum. On les juge sommairement dans des tribunaux de fortune, “Public Order Emergency Courts”. Ces tribunaux se tiennent sous la tente, sur la place du marché. Trois officiers de l’armée y siègent, sans aucun respect pour la procédure légale. Un tribunal se tient à United Nations Square dans le centre de Khartoum. Le matériel des marchands est confisqué ou détruit. Pour une pauvre femme qui tire ses revenus de la vente de thé, la confiscation ou la destruction de sa bouilloire, sa théière, ses verres, ses cuillères, son fourneau et ses bancs représente une perte de capital importante. Les contrevenants reçoivent alors une punition corporelle sur le champ, habituellement face à terre dans la poussière. Les hommes reçoivent normalement 25 coups de fouets, et les femmes, un nombre variable, selon l’humeur de l’agent de police ou de l’officier chargé de la sécurité en service. Cette punition est non seulement dangereuses mais aussi humiliante et douloureuse. Africa Watch a été informé qu’en novembre 1989, une femme a succombé après avoir reçu des coups de fouets au Public Order Emergency Court de Shajara, un secteur de Khartoum. Un officier de l’armée est alors intervenu au tribunal de Shajara et a insisté pour que les séances de flagellation se passent en présence d’un médecin. Cependant, Africa Watch n’a reçu aucune information confirmant la présence du personnel médical à ces séances. La flagellation est une punition cruelle, inhumaine et dégradante, donc interdite par la Convention qui s’élève contre de telles formes de punitions, Convention ratifiée par le Soudan en juin 1986. Africa Watch estime également qu’on ne peut considérer le commerce ambulant sans patente comme un délit qui justifie un châtiment si sévère.

Africa Watch a également été informé d’un cas concernant une femme Nuer du Sud Soudan, détenue, paraît-il, pour avoir brassé de la bière. Cette femme a été fouettée et a subi d’autres sévices, et a été forcé à confesser le nom de ses “complices”. Une de celles-ci, une autre femme Nuer du nom de Madgalena (ce n’est pas son vrai nom), qui était enceinte de neuf mois, a été arrêtée, fouettée et emprisonnée. Ses parents ont pu réunir une somme de 400 livres soudanaises qu’ils ont présentée à l’officier du tribunal pour qu’elle soit libérée, mais la mise en liberté sous caution leur fut refusée. Magdalena a accouché en prison, sans assistance, sans eau et sans conditions matérielles adéquates. Après l’accouchement, ses vêtements étant tâchés de sang, Magdalena fut de nouveau fouettée pour ce présumé manquement aux convenances. Elle a passé en tout trois mois en prison avec son bébé qu’elle a appelé “Sijin”, - Prison.

Africa Watch a reçu une information non confirmée mais tout à fait symptomatique concernant un autre cas dans la ville de Wad Medani sur le Nil Bleu. Un homme achetait du thé chez une petite commerçante. Celle-ci lui a demandé s’il voulait “de thé Sadiq el Mahdi ou du thé Omer al Bashir”. L’homme a voulu savoir qu’elle était la différence. La femme lui a expliqué : “Le thé Sadiq a du sucre, mais le thé Omer n’a que des dattes”. (Les dattes remplacent le sucre en cas de pénurie). En raison de cette plaisanterie, la commerçante fut arrêtée et fouettée.

Les mesures prises par le gouvernement soudanais n’ont pas encore totalement abaissé le statut des femmes pour faire de celles-ci des citoyennes de seconde zone. Cependant elles n’augurent rien de bon. Africa Watch pense que des personnes influentes au sein du gouvernement militaire sont fermement déterminées à réduire les femmes au stade de mineures légales, et à mettre un terme à leur participation active et à part entière dans la vie publique.

Ce que vous pouvez faire pour aider

Adressez des lettres rédigées en termes très respectueux aux autorités soudanaises citées ci-dessous, pour demander au gouvernement de :

• Affirmer l’égalité totale des femmes devant la loi, ainsi leurs droits à participer à tous les aspects de la société et à occuper des fonctions dans la fonction publique, le gouvernement, les milieux professionnels, ainsi que leur droit à voyager librement ;

• Libérer toutes les femmes détenues, à moins de pouvoir les juger rapidement et en toute équité pour un délit reconnu criminel ;

• Mettre un terme à la campagne contre les marchands ambulants, suspendre les activités des Public Order Emergency Courts jusqu’à ce que l’on puisse garantir qu’ils respectent la procédure légale ; et s’assurer que les marchands ambulants ne sont pas soumis à des corrections corporelles et à d’autres punitions cruelles, inhumaines et dégradantes du même type, pour leurs délits présumés.

Adressez vos appels à :

His Excellency Lt-Gen Omar Hassan al Bashir
Head of State, Defence Minister and Commander-in Chief,
Army Headquarters,
Khartoum, Sudan.

His Excellency Mr Hassan el Amin al Bashir
Ambassador,
Embassy of the Republic of Sudan,
2210 Massachussets Avenue NW,
20008 Washington DC, USA.

His Excellency Mr el Rashid Abu Shama
Ambassador,
Embassy of the Republic of Sudan,
3 Cleveland Row,
St James’s,
London SW1A 1DD, Royaume-Uni.

Reproduit de: News from Africa Watch, 9 avril 1990, pp. 1-9.