Mexique: Des photos d’un artiste marocain déclenchent l’ire iranienne au Mexique

Source: 
AFP / Islam-Pluriel
“L’origine du monde”, oeuvre photographique de l’artiste marocain Fouad Bellamine représentant un vagin et un dôme, a déclenché la colère de l’ambassadeur d’Iran au Mexique, qui a demandé son retrait d’une exposition organisée à Puebla (Mexique).
“L’ambassadeur d’Iran a vu l’oeuvre, il a jugé que c’était une offense contre l’Islam, il s’est dirigé vers Fouad Bellamine, il a protesté en estimant qu’elle portait préjudice à l’Islam et lui a demandé de retirer l’oeuvre. Ils se sont disputés et l’ambassadeur est parti très fâché”, a expliqué à l’AFP un membre de l’organisation du Festival de Puebla.
“Fouad Bellamine et les autorités mexicaines décideront quelle est la décision à prendre” concernant un retrait éventuel, a ajouté la source qui a requis l’anonymat.

“Ce que je fais n’a rien à voir avec la religion et sa profanation”, “C’est très grave et inacceptable de faire à mon oeuvre un procès d’intention exigeant un acte de censure sous la menace de la guerre des cultures”, s’est plaint l’artiste dans un communiqué reçu par le bureau de l’AFP à Rabat.

Fouad Bellamine affirme dans le texte qu’il n’avait aucunement l’intention de faire injure à l’Islam. “L’oeuvre est ouverte à toute interprétation, insiste-t-il. C’est de la liberté du spectateur d’y voir ce qu’il veut”.

“J’ai travaillé à partir de L’origine du monde de Gustave Courbet (…) J’ai plaqué à cette image un dôme qui, avec l’arche, constitue un de mes motifs préférés apparaissant dans presque toutes mes oeuvres (…) Il est absurde d’y voir spécialement une mosquée et encore plus absurde d’y reconnaître le Dôme du Rocher de Jérusalem”, a encore écrit l’artiste marocain.

L’Origine du monde, célèbre tableau réalisé par Gustave Courbet en 1866, est exposé au Musée d’Orsay.

L’hebdomadaire Proceso avait révélé que l’ambassadeur d’Iran à Mexico Ghadiri Abyaneh avait “accusé l’artiste d’offenser l’Islam” et que “si l’oeuvre continuait d’être exhibée, elle provoquerait une crise diplomatique entre les deux pays”.

Le secrétariat à la Culture de l’Etat de Puebla, qui organise l’exposition Mirages, art contemporain du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, du 16 novembre au 3 février au musée San Pedro de Puebla, a affirmé à l’AFP “ne pas avoir reçu de demande officielle de retrait de l’oeuvre de la part de l’ambassade d’Iran au Mexique”.

L’installation de 60 photos fait partie d’une exposition qui rassemble les oeuvres de 22 artistes venant de Palestine, d’Irak, d’Egypte, du Maroc, du Liban ou de Syrie avec l’objectif de “construire des ponts entre l’Orient et l’Occident”, selon la commissaire de l’exposition Aziza Alaoui.

24 novembre 2007