Maroc: Des Parlementaires marocaines appellent à l'égalité en politique lors de la Journée Nationale de la Femme
Elles ont signé un "Appel pour l'Egalité" afin de reconnaître le rôle des femmes dans le renforcement de la démocratie, de l'égalité et du développement. Le groupe, établi en 2005 en tant qu'initiative non-partisane des femmes parlementaires afin de les aider à atteindre des objectifs communs, veut créer des manifestations visant à promouvoir la participation équilibrée des femmes dans la vie politique du Royaume, de la Journée Internationale de la Femme - le 8 mars- jusqu'aux élections du mois de juin.
Les femmes marocaines ne détiennent que 0.5% des sièges politiques locaux. La Présidente du Forum, Touria Charki, note que ce petit pourcentage n'a engendré que 127 représentatrices locales sur un total de 24 000 candidatures féminines lors des dernières élections communales.
Charki dit qu'il est temps que le potentiel féminin soit mis en exergue par la mise en oeuvre du système des quotas dans tous les conseils communaux, et pas seulement au Parlement. Elle ajoute que la pauvre représentation des femmes dans les conseils communaux est une honte et un stigmate pour le Maroc du 21ème siècle.
"Il est absolument essentiel que nous franchissions le seuil de 0.5%", dit Nouzha Skelli, Ministre du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité, à Magharebia. "Les femmes ont beaucoup de potentiel et on doit leur donner l'opportunité de montrer ce dont elles sont capables", ajoute-t-elle.
"Il y a un grand nombre d'obstracles qui entravent les femmes en les empêchant d'obtenir des postes de décisionnaires, dit Zohour Chikaki au Forum. Elle soutient l'adoption d'une représentation de pas moins d'un tiers de femmes, pour stimuler la présence politique de ces dernières.
En effet, quelque mille associations se sont réunies au printemps dernier pour le Mouvement un-tiers ,une campagne à grande échelle ayant pour objectif de convaincre les politiciens à amender le code électoral, de telle manière à ce qu'un tiers des candidats enregistrés lors des élections à venir soient des candidates.
Fatma Kouari, une activiste communale, reconnaît que le gain remporté lors de l'élection parlementaire de 2002, grâce à un quota de 10%, n'a pas été suffisant. "La représentation des femmes reste légère au Parlement et presque inexistante dans les conseils communaux", ajoute-t-elle.
''Le système de quotas n'a pas servi le potentiel actuel des femmes marocaines. Il reste une forme de discrimination qui viole l'égalité et la démocratie", dit la professeure Rachida Sbeili.
Le message des politiciennes marocaines résonne au plus haut niveau. Le Roi Mohammed VI a abordé le sujet lors de l'ouverture du Parlement, le 12 octobre, deux jours après que l'initiative issue du Forum ait été officiellement lancée.
"Notre but ultime est d'assurer une représentation équitable aux femmes dans les gouvernements locaux et, de manière plus importante, de faire en sorte que les conseillers locaux puissent s'appuyer sur la contribution des femmes marocaines, connues pour leur intégrité, leur réalisme et leur fibre sociale", a dit le Souverain.
Pour fêter la Journée Nationale de la Femme, quelque 700 d'entre elles se sont rendues à Rabat, venues de tout le Maroc, pour participer à des événements variés, dont la signature de l'Appel pour l'Egalité.
Par Imane Belhaj pour Magharebia à Casablanca – 14/10/08
Ce contenu a été réalisé sous requête de www.magharebia.com