MISE A JOUR: Gambie: Procès des deux FDDH, Dr Isatou Touray et Amie Bojang-Cissokho reporté au 1 Décembre

Le réseau international de solidarité, Femmes sous lois musulmanes (WLUML) et la campagne "Violence is Not our Culture" (VNC), continuent à appeler à un procès juste pour deux femmes défenseurs des droits humains, membre de conseil de WLUML, Dr Isatou Touray, et Amie Bojang-Cissokho: communiqué de presse de Coalition pour le Droits Humains en Gambie, 24 Novembre 2010Le représentant du ministère public Sainey Joof  a déclaré au Tribunal que l’affaire contre GAMCOTRAP n’est pas civile, mais que c’est l’Etat qui a porté plainte contre les deux femmes. L’audience du procès du Dr. Isatou Touray, Directrice exécutive et Amie Bojang- Sissoho, Coordonnatrice des programmes pour le Comité Gambien sur les pratiques traditionnelles (GAMCOTRAP), n’a finalement pas eu lieu ce lundi 22 novembre 2010 devant le juge Emmanuel Nkea au Tribunal de Banjul. Le ministère public ayant demandé le report du fait de l’absence de témoins à la barre. 

Le représentant du Ministère public Sainey Joof a déclaré qu’il n’a été informé que le matin de l’absence des témoins au tribunal. Il a soutenu devant la Cour que les témoins étaient dispersés en différents endroits des régions de Upper River et Central River et qu’il serait coûteux et difficile de les faire venir et maintenir à Banjul pendant tout ce temps. 

En réponse à la question relative à l’absence du plaignant Yolocamba Solidaridad, le représentant du ministère public Sainey Joof a déclaré à la Cour que l’affaire n’est pas une affaire civile, car c’est l’Etat qui a porté plainte contre les accusées.  

La défense conduite par Amie Bensouda s’est opposée au report de l’audience, le considérant comme une violation des droits constitutionnels des accusées.  Elle a fait part à la Cour de l’impossibilité des avocats de la défense à accéder aux déclarations des témoins et autres documents consignés dans le dossier d’enquête préliminaire de police. Elle a fait une requête auprès du juge pour que le ministère public mette les documents à disposition. Mme Bensouda s’est également interrogée du fait que le véritable plaignant Yolocamba Solidaridad ne soit pas présent au Tribunal, en lieu et place ce sont de pauvres femmes qui n’ont rien contre les deux femmes de GAMCOTRAP qui ont été traînées devant la Cour comme témoins. Elle a demandé au tribunal de relaxer les accusées ou de vider le contentieux pour absence de preuves matérielles. 

Le juge Emmanuel Nkea dans son réquisitoire a déclaré être dans l’impossibilité de vider le dossier en l’état, mais décidé d’un report pour donner la possibilité à l’accusation de faire venir les témoins à la prochaine audience prévue le 1er décembre à midi. Le juge Nkea a également demandé au ministère public de mettre à la disposition de la défense toutes les déclarations de témoins et autres documents, prolongeant ainsi, la liberté provisoire du Dr. Touray et de Mme Bojang-Sissoho au 1er Décembre 2010.  Le tribunal était rempli à craquer, l’adjoint de l’Ambassadeur américain à Banjul, Cindy Gregg et d’autres personnalités locales ont assisté à l’audience. Les deux femmes sont convoquées à nouveau le 1er Décembre 2010.

Le duo a été accuse de vol de 30,000 Euros appartenant à Yolocamba Solidaridad. L’ONG espagnole ne s’est jamais présentée à la Cour, comme si elle était représentée par le gouvernement gambien. La situation est devenue critique du fait de l’intérêt du gouvernement gambien pour une affaire civile concernant deux ONGs ayant signé un protocole d’accord pour mettre en œuvre un projet. Au lieu de protéger ses propres citoyens, l’Etat gambien dans ce cas précis défend les intérêts d’une organisation espagnole qui ne dispose même pas de statut légal dans le pays. En outre, le rapport de la commission d’enquête qu’il avait mis en place n’est pas allé dans le sens de ses allégations. Les organisations de la société civile en Gambie et ailleurs sont préoccupées par l’intérêt spécifique de l’Etat pour ce cas précis qui pourrait être utilisé pour décourager beaucoup d’initiatives similaires de patriotes gambiens, particulièrement ceux qui sont actifs dans le domaine des droits de l’homme. 

GAMCOTRAP a contribué énormément à promouvoir les droits des femmes en Gambie appuyant l’Etat dans sa mission de favoriser et faire avancer la cause des femmes. Elle a fait de grands pas en mettant la Gambie au devant de la scène en mobilisant des fonds pour aider les citoyens gambiens les plus déshérités et en abordant les problèmes les plus cruciaux et hostiles à la santé et au bien-être des femmes et des enfants de la Gambie. 

Organisations

-Amnesty International, section Sénégal

-Article 19

-Réseau Interafricain pour les Femmes, Médias Genre et développement (FAMEDEV), 

-Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), 

-Gambia Press Union (GPU), (Syndicat des journalistes de Gambie)

-Organisation Nationale des Droits de l’Homme (ONDH), 

- Rencontre africaine pour le Défense des droits de l’Homme (RADDHO), 

-Radio Alternative Voice for Gambians (AVG), 

-Réseau Presse et Parlement du Sénégal (REPPAS)

-Syndicat des Professionnels de l’information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS)

-Union des Journalistes d’Afrique de l’Ouest (UJAO).

Source: 
Coalition pour le Droits Humains en Gambie