Mutilations génitales féminines et droits humains en Afrique
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Fatou Sow--Mutilations génitales féminines | 506.9 KB |
Les armes se sont à peine tues après plusieurs années de lutte entre groupes fratricides, que la Sierra Leone est revenue à la une de l’actualité africaine, pour un fait classé divers. En effet, le quotidien sénégalais, Le Soleil, rapportant une dépêche de l’Agence France-Presse, titrait : « Arrêt des excisions pendant le Ramadan » (20 janvier 1977). Quelques semaines plus tôt, la même agence s’était fait l’écho d’un événement survenu dans un camp de réfugiés de Grafton, à une centaine de Km de Freetown, la capitale. Il s’agissait d’une cérémonie collective durant laquelle près de 600 jeunes filles avaient été excisées. Cet événement serait sans doute passé inaperçu dans l’actualité africaine déjà chargée si, à cette occasion, l’organisation Médecins sans frontières n’avait révélé que l’on avait dû admettre une centaine des victimes en milieu hospitalier, pour des soins d’urgence. On apprenait, par la même dépêche, qu’il existait une association sierra-léonaise d’exciseuses suffisamment influente pour être reconnue comme telle et d’adonner à leur pratique au su et au vu de tout le monde. Face à la campagne médiatique soutenue par des mouvements activistes, l’association avait organisé une marche dans Freetown. Le pouvoir en place avait reculé devant l’offensive et la Secrétaire d’État chargée de la Condition féminine avait été contrainte de tenir profil bas.
Au début de l'année 1996, le cas d’une jeune Togolaise avait défrayé la chronique internationale. Emprisonnée aux USA pour immigration illégale dans des conditions avilissantes, elle avait pourtant fini par obtenir un droit d’asile, grâce au soutien d’organisations de femmes, de mouvements des droits de la personne au niveau américain et international. Elle avait déclaré avoir fui la menace d’excision qui pesait sur elle au village. Ce même argument avait été avancé, peu de temps auparavant, par une mère guinéenne sans papiers légaux de résidence en France. Face aux mêmes menaces d’expulsion contre elle et ses deux enfants, ses avocats avaient plaidé l’assistance à fillettes en danger d’excision et obtenu gain de cause. Les autorités françaises lui accordaient une carte de séjour.
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