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De nos jours, plus d’un tiers des musulmans du monde vivent en minorité dans un pays non musulman, ce qui engendre des difficultés non seulement pour les pays d’accueil, mais aussi pour les musulmans eux-mêmes. La plupart des musulmans considèrent les minorités musulmanes comme faisant partie intégrante de la communauté musulmane au sens large, l’umma. Beaucoup soutiennent que les musulmans doivent être gouvernés par la loi islamique, souvent celle du pays d’origine.

Dans le cadre de cet article, Pascale Fournier analyserai tout d’abord jusqu’à quel point, en France et en Allemagne, la justice et les politiques publiques ont reconnu ou non le droit musulman de la famille en ce qui concerne le statut personnel.

Beaucoup de féministes de couleur ont démontré le besoin de tenir compte des différences entre les femmes pour éviter les analyses hégémoniques qui essentialisent les femmes en représentant de manière paradigmatique les problèmes et les intérêts de femmes privilégiées. Alors que les programmes féministes deviennent mondiaux, il existe un souci féministe grandissant de tenir compte des différences nationales et culturelles entre les femmes.
* Cet article est inévitablement inspiré de mes écrits précédents sur le réseau international Femmes Sous Lois Musulmanes, particulièrement ‘Controlled or autonomous: identity and the experience of the network, Women Living Under Muslim Laws’, Signs: Journal of Women in Culture and Society, Volume 19, Numéro 4, 1994, pp 997-1019. De plus, l’analyse présentée doit beaucoup aux femmes liées par le réseau. Toutes les particularités sont néanmoins de moi.

Le monde musulman en contexte
Qui peut dire si la clé qui ouvre la cage n’est pas cachée dans la cage ?1

Si la justice et l’impartialité sont inhérentes à l’Islam, comme le proclame fuqaha, et comme le croient tous les musulmans, ces vertus ne devraient-elles pas être reflétées dans les lois «islamiques» qui régissent les relations entre hommes et femmes, ainsi que leurs droits respectifs ? Pourquoi les femmes ont-elles été traitées comme des citoyens de seconde classe dans les livres fiqh qui ont défini les termes de la Charia ?
La première partie du titre étrange de cet article provient d’une expérience personnelle. En 1962, après sept années d’une guerre sanglante qui a fait deux millions de victimes, l’Algérie a pris son indépendance de la colonisation française. Peu après l’indépendance, certains d’entre nous furent introduits en tant «qu’Algériens» à quelques intellectuels de gauche à Paris, qui avaient soutenu notre mouvement de libération.
Southall Black Sisters (SBS) est un collectif de femmes sud-asiatiques.1 Nous gérons un centre de conseil, de ressources et de campagne pour les femmes de Southall, une zone de l’Ouest de Londres à forte population sud-asiatique. En comparaison avec beaucoup d’autres communautés asiatiques de ce pays, Southall est hétérogène et possède un esprit cosmopolite. Toutes les religions et tous les groupes ethniques du sous-continent indien y sont présents, même si le groupe ethnique et la religion Sikh du Pendjab sont dominants.
Malgré une abondante littérature sur le nationalisme, il existe peu d’essais systématiques d’analyse de l’intégration des femmes dans les projets nationalistes. Les rares essais qui existent renvoient des messages apparemment contradictoires.
Traditionally, an analysis of women and their status considers the public and private domain. The public domain recognizes ‘the other’, the collective in human relationships. It is, therefore, an area of public interest, subject to public scrutiny where human relationships are prescribed by some public authority, mainly the state. This connotes a notion of sameness and, or uniformity in treatment or application between groups and individuals in a collective entity. The private domain, on the other hand, is an area of private influence, closed from public interference.
The recent meeting of the All-India Muslim Personal Law Board (AIMPLB) in Lucknow has once again highlighted the vexed issue of reforms in Muslim personal laws (MPL). Hopes had been raised that the AIMPLB would finally and explicitly outlaw the practice of triple talaq, which is one of the major concerns of the advocates of reform. The AIMPLB, dominated as it is by conservative ulema, did not, in its wisdom, choose to do so, however. All that it decided was to promote awareness about the negative consequences of triple talaq, and encourage, through moral suasion, Muslims to abstain from it.
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