Malaisie: Tenue islamique exigée au bureau
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Courrier International Le gouvernement d’un Etat du nord de la Malaisie a imposé le port de tenues islamiques au travail à toutes les femmes. Même les non-musulmanes doivent s’y conformer.
Le gouvernement islamiste de l’Etat du Terrengannu, où cohabitent différentes confessions, s’est érigé en gardien de la morale en imposant à toutes les femmes un code vestimentaire strict à l’intérieur des entreprises où elles travaillent.
Celui-ci exclut les chemisiers sans manches, les vêtements moulants et les jupes courtes”, rapporte le quotidien malaisien New Straits Times. Les raisons invoquées sont multiples : outre le respect de la morale et les tentations que les vêtements courts peuvent donner aux hommes, il s’agit aussi de relancer l’économie. En effet, “si les femmes portaient des vêtements plus amples, cela stimulerait le marché du tissu, dont cet Etat, l’un des plus pauvres de la fédération malaisienne, a grandement besoin”, avance un responsable politique du Terrengannu.
Les réactions ne se sont pas fait attendre : employeurs et employées considèrent que ce n’est pas le rôle du gouvernement d’intervenir sur la façon de s’habiller dans les entreprises, et réfutent l’argument économique. “Le vêtement ne fait pas la personne, on doit être libre de s’habiller comme on veut”, réplique Najwa Alia Yahya, une commerciale de 23 ans interviewée par le New Straits Times. “Les non-musulmanes n’ont pas de contraintes religieuses et peuvent porter ce qu’elles veulent. Cela doit être respecté. Le gouvernement n’a pas le droit d’intervenir sur les tenues féminines ; il s’agit d’une atteinte aux droits des femmes, qu’elles soient musulmanes ou non”, s’insurgent les associations féminines qui menacent de boycotter les prochaines élections.
Les organisations religieuses non musulmanes protestent également, car elles n’ont été ni consultées ni informées de la mise en place de la loi. Elles entendent déposer plainte au plus haut niveau de l’Etat et refusent de se plier au diktat imposé par les autorités locales.
En attendant une confirmation éventuelle par la Cour suprême de Kuala Lumpur, les entreprises qui dérogent aux nouvelles lois devront payer une amende allant jusqu’à 250 ringgits (50 euros) pour chaque salariée qui violerait le code.
Anne Collet
© courrierinternational.com
(13-01-2004)
Les réactions ne se sont pas fait attendre : employeurs et employées considèrent que ce n’est pas le rôle du gouvernement d’intervenir sur la façon de s’habiller dans les entreprises, et réfutent l’argument économique. “Le vêtement ne fait pas la personne, on doit être libre de s’habiller comme on veut”, réplique Najwa Alia Yahya, une commerciale de 23 ans interviewée par le New Straits Times. “Les non-musulmanes n’ont pas de contraintes religieuses et peuvent porter ce qu’elles veulent. Cela doit être respecté. Le gouvernement n’a pas le droit d’intervenir sur les tenues féminines ; il s’agit d’une atteinte aux droits des femmes, qu’elles soient musulmanes ou non”, s’insurgent les associations féminines qui menacent de boycotter les prochaines élections.
Les organisations religieuses non musulmanes protestent également, car elles n’ont été ni consultées ni informées de la mise en place de la loi. Elles entendent déposer plainte au plus haut niveau de l’Etat et refusent de se plier au diktat imposé par les autorités locales.
En attendant une confirmation éventuelle par la Cour suprême de Kuala Lumpur, les entreprises qui dérogent aux nouvelles lois devront payer une amende allant jusqu’à 250 ringgits (50 euros) pour chaque salariée qui violerait le code.
Anne Collet
© courrierinternational.com
(13-01-2004)
Submitted on خميس, 01/22/2004 - 00:00