Appeal on behalf of Human Rights Defenders

Son Excellence

Monsieur Abdel Fattah al-Sisi, Président de la République égyptienne

Al Ittihadia Palace

Le Caire, Égypte

Fax: +202 2 391 1441

Courrier: p.spokesman@op.gov.eg

Twitter: @AlsisiOfficial

31 mars 2016

 

Monsieur le Président de la République

 

Nous, signataires de cette lettre, exprimons ici nos vives préoccupations à propos de diverses mesures prises par le gouvernement qui menacent des organisations légitimes qui ont établi une longue tradition de lutte en faveur des droits humains en Égypte.

  • les convocations et les menaces, les arrestations et les poursuites judiciaires contre les membres du bureau de l’Institut d’études des droits humains, du Centre d’études féministes Nazra et du Groupe uni pour les enquêtes judiciaires à propos de l’Affaire 173/11 sur les « financements étrangers » ;
  • le caractère arbitraire de la convocation de Mozn Hassan, directrice du Centre d’études féministes Nazra, alors qu’elle était avec son personnel durant l’enquête, ce qui faisait d’elle la première responsable d’une ONG à répondre devant un tribunal le 29 Mars 2016, sous peine d’être arrêtée et détenue si elle était jugée « coupable ».
  • *l’interdiction arbitraire et illégale de voyager, la menace de geler les avoirs de Gamal Eid, Directeur du Réseau arabe d’information en faveur des Droits humains, de Hosam Baghat fondateur et membre de l’Initiative égyptienne en faveur des droits de la personne ;
  • la fermeture du Centre Nadeem en faveur des victimes de violence ;
  • le harcèlement et les enquêtes dirigées contre les principaux responsables des NGO nationales dont le Centre égyptien des droits sociaux et le Centre juridique Hisham Mubarak ;
  • les accusations contre les principales ONG internationales de droits humains, Human Rights Watch, de « promouvoir », de « soutenir » et de « cautionner » le terrorisme et les opérations terroristes ; et
  • l’emprisonnement de principales défenseures des droits humains et d’autres femmes impliqués dans les revendications en faveur de la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

Les dernières mesures de convocation, d’arrestation, d’interdiction de voyage et de gel des avoirs, par la commission d’enquête, ont été menées dans le plus grand secret, refusant, en particulier aux avocats et aux personnes sous investigation, de consulter leurs dossiers ou de s’informer sur la teneur et le détail des allégations portées à leur endroit.

Les groupes soumis à ces épreuves sans précédent sont tous enregistrés selon les lois égyptiennes en vigueur. Ils opèrent en toute transparence et en conformité avec les règles qui régissent toute donation reçue. Tous les transferts au profit de ces organisations ont été effectués à travers le système bancaire sous le contrôle des autorités de la Banque centrale. Aucune de ces ONG ne génère de profit, plus qu’elles ne dépendent que des donations.

Le dernier acte de répression est intervenu, à la suite des critiques relatives à la conduite gouvernementale en matière de droits humains, exprimées par le Parlement européen, et d’une déclaration commune du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et des organisations égyptiennes des droits humains. Le choix du moment des mesures prises pousse à penser qu’il s’agit de dispositions répressives décidées par le gouvernement pour combattre les initiatives de revendications venant de l’extérieur.

Nous faisons appel à votre haute bienveillance pour :

1)     Arrêter immédiatement les investigations engagées contre les organisations indépendantes des droits humains dans leur combat légitime et de mettre fin, une fois pour toutes, au dossier du « financement externe ».

2)     Mettre en œuvre la rédaction de la nouvelle loi règlementant les associations avec la participation des ONG et en conformité avec l’article 75 de la Constitution égyptienne qui stipule que « les citoyens ont le droit de former sur déclaration des organisations et des institutions non gouvernementales sur une base démocratique, et qu’elles acquièrent une personnalité légale sur déclaration ». De la même manière, les ONG se verront conférer une période de grâce d’une année pour s’enregistrer, selon la nouvelle règlementation des associations.

3)     Rapporter la décision administrative qui ferme Nadeem, le Centre de réhabilitation des victimes de la torture et de la violence.

4)     Lever l’interdiction de voyager et le gel des avoirs décidé de manière arbitraire contre les défenseurs des droits humains.

5)     Abandonner les poursuites contre Hosam Bahgat et Gamal Eid qui, au regard du droit international, n’ont manifestement commis aucun crime ; de lever le gel de leurs avoirs et ceux de leurs familles.

6)     Mettre hors de cause ou prendre un décret graciant tous les personnels des NGO égyptiennes et étrangères concernées par la question du « financement étranger ».

 

Cc:

Deputy Assistant Minister of Foreign Affairs for Human Rights

Mahy Hassan Abdel Latif

Ministry of Foreign Affairs

Corniche al-Nil, Le Caire, Égypte

Fax: +202 2574 9713

Email: Contact.Us@mfa.gov.eg

Twitter: @MfaEgypt

 

SIGNATAIRES

1.          Fatou Sow, International Director, Women Living Under Muslim Laws, International Solidarity Network, United Kingdom

2.          Farida Shaheed, Executive Director, Shirkat Gah - Women's Resource Centre, Pakistan

3.          Sally Armstrong, Journalist, Canada

4.          Fenna ten Berge, Research Fellow Muslims for Progressive Values / Director MPV Nederland, The Netherlands

5.          Noorjahan Akbar, Founder of Free Women Writers, Afghanistan

6.          Marième Hélie Lucas, Coordinator of Secularism Is A women's Issue (SIAWI), France

7.          Maryam Namazie, Spokesperson of One Law for All and Council of Ex-Muslims of Britain and Producer of Bread and Roses TV, United Kingdom

8.          Ariane Brunet, Co-founder of the Urgent Action Fund for Women Human Rights, Canada

9.          Sonia Dayan-Herzbrun, Emerita Professor, University Paris Diderot, France

10.       Ahmed Abbes, Directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), France

11.       Lalia Ducos, Militante Associative, Women's Initiative for Citizenship and Universal Rights (WICUR), France

12.       Codou Bop, Coordinatrice, Groupe de recherche sur les femmes et les lois au Sénégal (GREFELS), Sénégal

13.       Sherna Berger Gluck, Emerita Faculty, Department of History and Program in Women's Studies, California State University, Long Beach, USA

14.       Amina Mama, Planning Director, Feminist Research Institute, Professor, Gender, Sexuality & Women's Studies, University of California at Davis, Editor of Feminist Africa

15.       Akosua Adomako Ampofo, Institute of African Studies, University of Ghana at Legon, Ghana

16.       Yewande Omotoso, Writer, South Africa

17.       Paola Bacchetta, Associate Professor, Department of Gender and Women's Studies, University of California at Berkeley, USA

18.       Fatma Emam, Freelance translator and researcher, Egypt

19.       Gita Sen, General Coordinator, Development Alternatives with Women for a New Era (DAWN), Global/Fiji.

20.       Fahima Hashim, Salmmah Women's Resource Centre, Sudan

21.       Center for Women's Global Leadership, Rutgers, The State University of New Jersey, USA

22.       Diane Lamoureux, Professeure titulaire, Département de Science politique, Université Laval, Canada

23.       Dorothy Hodgson, Professor, Rutgers University, USA

24.       Bonnie Campbell, Professor, University of Quebec in Montreal, Canada

25.       Zarizana Abdul Aziz, Due Diligence Project, Malaysia

26.       Terry Moon, Managing Editor, News & Letters, News and Letters Committees, United States

27.       Saira Zuberi, Independent Women’s Rights Advocate, Istanbul, Turkey

28.       Meredith Tax, Chair,  Centre for Secular Space, United Kingdom

29.       Syed A Gilani, Spokesperson, Atheist & Agnostic Alliance Pakistan, Pakistan

30.       Rashida Manjoo, South Africa

31.       Shadi Sadr, Executive Director, Justice for Iran

32.       Lin Chew, Executive Director, Institute for Women's Empowerment (IWE), Hong Kong

33.       Emília Novo, Institute for Women's Empowerment (IWE), Hong Kong

34.       Faizun Zackariya, Citizen's Voice for Peace and Justice, Sri Lanka

35.       Gita Sahgal, Center for Secular Space, United Kingdom

36.       Fahima Hashim, Salmmah Women's Resource Centre, Sudan

37.       Yosra Akasha, Blogger, Sudan

38.       Adegbeye Olutimehin, Contributor, Olisa.TV, Nigeria

39.       Zarin Hamid, Center for Women's Global Leadership, Rutgers University, USA

40.       Nadje Al-Ali, Professor of Gender Studies, School of Oriental and African Studies (SOAS) University of London, United Kingdom

41.       PATENT Association Hungary (Association of People Opposing Patriarchy), Hungary

42.       Puspa Dewi, Solidaritas Perempuan, Indonesia

43.       Mary Small, (Gambia Committee on Traditional Practices Affecting the Health of Women & Children (GAMCOTRAP), The Gambia

44.       Yasmin Rehman, Center for Secular Space, United Kingdom

45.       Anne Hugon, Professeure d’Histoire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France

46.       Amie Sissoho, (Gambia Committee on Traditional Practices Affecting the Health of Women & Children (GAMCOTRAP), The Gambia

47.       Amie Joof, Director, Inter-Africa Network for Women, Media, Gender and Development ( FAMEDEV), Senegal

48.       Zeinabou Hadari, Directrice, Centre Reines Daura, Niger,

49.       Samia Allalou, Women's Initiative for Citizenship and Universal Rights (WICUR), France

50.       Matidah Daffeh, The Girl’s Agenda, The Gambia

51.       Djingarey Maiga, Directrice, Femmes et droits humains, Mali

52.       Fatou Bojang, Gambia Committee on Traditional Practices Affecting the Health of Women & Children (GAMCOTRAP), The Gambia

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