Algérie: 33 kamikazes potentiels identifiés
Au tout début du terrorisme en Algérie, les femmes ont joué un rôle d’assistance et de soutien au terrorisme, mais sans plus. Le recours du GSPC au recrutement des femmes peut s’expliquer par le fait que les femmes sont moins susceptibles d’être soupçonnées par les services de sécurité que les hommes. Toutefois, si l’on se réfère au parcours du GSPC qui s’est approprié peu à peu les moyens et les techniques utilisés par Al-Qaïda en Irak, en Afghanistan et en Tchétchénie, l’utilisation des femmes dans des actes kamikazes ne doit pas surprendre. Depuis environ sept ans, on assiste à une progression graduelle des attaques suicides perpétrées par des femmes en Égypte et plus récemment en Irak.
Le phénomène des femmes terroristes a atteint des proportions invraisemblables en Tchétchénie, où cette forme d’attentat est à l’origine de plus de 50% des attaques suicide. C’est la psychose des veuves noires. Dans notre pays, le recours à l’attentat kamikaze remonte à 2007.
Les plans d’attaque se ressemblent et se succèdent : utilisation de véhicules bourrés d’explosifs, parfois actionnés à distance pour cibler des commissariats ou des institutions étatiques.
Le 11 avril 2007, le Palais du gouvernement ainsi qu’un commissariat de police à Bab Ezzouar, dans la banlieue est d’Alger, ont fait l’objet d’une attaque sanglante. 33 morts et 200 blessés. Trois mois plus tard, une caserne de la Gendarmerie nationale à Lakhdaria est la cible d’un attentat. À Batna, les terroristes visent le premier magistrat du pays.
Deux jours plus tard, un adolescent de 15 ans s’est fait exploser à l’intérieur d’une caserne des garde-côtes à Dellys, dans la wilaya de Boumerdès. Une trentaine de militaires sont tués, tandis que plus de 70 autres ont été blessés. Une dizaine de jours plus tard, un autre attentat kamikaze a lieu à Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira. La cible : un véhicule de transport des employés de l’entreprise française BTP Razel, réalisatrice du barrage Koudiet-Acerdoun. 9 blessés dont 1 ressortissant italien grièvement touché ont été recensés. Le GSPC frappe encore. Le 11 décembre, deux attentats à la voiture piégée secouent la capitale. Les cibles sont le Conseil constitutionnel et le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies. Et la liste reste ouverte, car en dépit du déploiement d’un impressionnant dispositif sécuritaire, le ministre de l’Intérieur lui-même n’écarte pas la survenue d’autres attentats kamikazes.
Par: Chahra B.
17 Février 2008