Algérie: Hommage à Simon Blumenthal
Avec l’Algérie, Simon Blumenthal avait une longue histoire. Anticolonialiste, cet ancien syndicaliste communiste, membre des réseaux des "porteurs de valise", emprisonné en pleine guerre d’Algérie, n’a pourtant pas eu la reconnaissance qu’il aurait dû avoir de la part des différents dirigeants algériens qui se sont succédé depuis l’indépendance. Seuls Mohamed Boudiaf, assassiné après cinq mois de présidence, et dont il était l’ami personnel, et quelques autres responsables - peu nombreux - sauront le traiter à sa juste valeur. Au début des années 1980, il fut même refoulé de l’aéroport d’Alger sur ordre du pouvoir de l’époque. Mais l’homme qui ne connaissait ni les rancunes ni les revanches saura pardonner toutes ces « idioties », comme il les qualifiait, et me répétait qu’il était d’abord l’ami des Algériens et notamment des démocrates d’entre eux.
Il faudrait des pages et des pages, probablement des livres, pour raconter Simon Blumenthal et son parcours extraordinaire. Je ne le ferai pas pour respecter sa pudeur légendaire et la discrétion qui a de tout temps été la sienne. Je voulais à travers ses quelques lignes informer ses amis et ceux qui l’ont connu, aimé et côtoyé et ceux qui, comme moi, ont une admiration pour cet homme formidable. Je tenais aussi présenter mes sincères condoléances à l’ensemble de sa famille, notamment à ses enfants, à ses petits-enfants, à ses frères et sœurs et à Anna Blumenthal, son épouse, qui a su être toujours là, à ses côtés dans les bons et mauvais moments et surtout lors de ces dernières années quand il se battait contre cette terrible maladie qui l’a emportée.
Repose en paix, l’ami. Repose en paix, grand frère !
6 juillet 2009
Source : le blog de Mohamed Sifaoui via SIAWI