Pourquoi les musulmans ne peuvent-ils développer d'autres formes de protestation pour défendre l'honneur d'Aïcha [épouse du Prophète, elle est considérée comme la "Mère des croyants" par les sunnites, mais honnie par les chiites en raison de son attitude hostile à Ali, le quatrième calife, considéré comme le père du chiisme] ? La défense d'Aïcha justifie-t-elle vraiment l'explosion de tensions confessionnelles qui en est découlée au Koweït et ailleurs ? Au lieu de préparer le terrain pour des agressions et attentats entre sunnites et chiites dans certains pays de la région, on aurait pu se saisir de l'occasion pour attirer l'attention sur le sort des Aïcha contemporaines. Ainsi, l'Aïcha afghane, dont le magazine Time a fait sa fameuse une et à laquelle sa famille a coupé le nez. Dans ce même pays, les talibans mènent une guerre sans merci contre l'enseignement des filles : ils ont détruit, selon différents rapports, des dizaines d'écoles et ont menacé les familles qui continuaient de vouloir donner une éducation scolaire à leurs filles.