Belgique: Signes religieux à l’école: le point sur la situation
Ces incidents ont donné naissance, en mai dernier, à une pétition réclamant une prise de position claire des ministres compétents en matière d’intrusion du religieux dans la sphère scolaire. Cette pétition, qui a déjà recueilli plus de 3000 signatures, sera transmise aux ministres le lundi 3 septembre prochain, date de la rentrée scolaire. Jusqu’ici, lesdits ministres ont refusé d’adopter en la matière une position de principe, laissant aux chefs d’établissement la lourde charge de décider de l’attitude à adopter.
Par ailleurs, il faut signaler que le Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX) a décidé d’ester en justice contre l’Etat belge lorsque celui-ci, par la voie de la ministre Marie Aréna, a approuvé les nouveaux règlements d’ordre intérieur de deux établissements secondaires qui avaient résolu d’interdire le port de signes religieux à partir de la rentrée scolaire 2005.
De toute évidence, derrière ce débat s’en profile un autre, bien plus fondamental: celui de la laïcité de l’enseignement, à laquelle la Belgique a jusqu’ici préféré un pluralisme bien plus consensuel. En Belgique, contrairement à la France, les religions sont dans l’école, par le biais de ce qu’on appelle curieusement des «cours philosophiques». Tout élève, pendant toute la durée de son parcours scolaire obligatoire, a ainsi le choix entre six cours (religions catholique, protestante, orthodoxe, islamique, israélite, et … morale laïque!). Cette situation rend sans aucun doute les choses plus difficiles, à la fois pour les élèves croyants à qui on demande de laisser leurs convictions à la porte de l’école tout en leur imposant de suivre un cours de religion, et pour les laïques, dont la portée du message universel est très certainement affaiblie par le fait que la laïcité, en Belgique, est reconnue et subsidiée comme une sorte de septième culte.
Par: Nadia Geerts
5 septembre 2007