MIS À JOUR: Bahrein: Les principales accusations contre Ghada Jamsheer ont été rejetées

Selon un rapport d’actualité datant du 27 juin 2005 publié dans le Gulf Daily News, la Haute cour pénale aurait décrété illégales les actions du ministère public qui poursuivirent la militante en justice en 2005, longtemps après la date à laquelle ce cas aurait dû être plaidoyé.
En effet, ces accusations pour diffamation formulées par trois juges furent portées contre Mme Jamsheer en 2001, 2002 et 2003 mais leur procès n’eut lieu qu’en 2005.
La loi stipule que le Ministère public doit faire passer les chefs d’accusation devant les tribunaux dans les trois mois suivant l’incident. Et ces délais étaient écoulés depuis bien longtemps, insista Mohammed Al Mutawa, l’avocat de Mme Jamsheer.

Ceci met donc fin aux poursuites contre Mme Jamsheer, lesquelles auraient pu lui valoir en théorie jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.

Elle était accusée d’avoir calomnié les juges dans la presse, d’avoir distribué des prospectus soit-disant illégaux et d’avoir contacté puis insulté un juge au téléphone. Accusations qu’elle nie formellement.

Elle aurait également qualifié les juges de « corrompus, subjectifs et sous-qualifiés ».

Mme Jamsheer avait déclaré au cours de son procès avoir été persécutée par le Ministère public pour avoir demandé la démission de son responsable, Shaikh Abdul Rahman bin Jaber Al Khalifa, lors d’une récente manifestation.

Elle demanda pourquoi ces accusations et ces poursuites revenaient à l’ordre du jour à ce moment précis, si longtemps après leur enregistrement.

Le Tribunal correctionnel, quant à lui, prononcera très prochainement son jugement dans le cadre d’une autre action judiciaire portée contre Mme Jamsheer, en vertu de laquelle elle aurait insulté verbalement le mari d’une femme dont elle a défendu la cause au cours de son divorce.

Ces poursuites furent initiées par le mari de Badriya Rabea qui déclare que Mme Jamsheer l’aurait traité d’époux et de père incapable de façon injurieuse.

Elle nie formellement ces accusations.

Elle passera également en jugement le 5 octobre prochain dans le cadre d’une troisième affaire, là encore devant le tribunal correctionnel, pour les mêmes chefs d’accusation que ceux dont elle vient de se faire acquitter.

Elle est accusée une fois de plus d’avoir appelé et insulté un juge au téléphone.

M. Al Mutawa explique sa conviction que cette action judiciaire a été soumise à deux tribunaux différents suite à une erreur administrative.

Dans l’entrefait, Mme Jamsheer fera mercredi prochain la promotion de son nouvel ouvrage Le bourreau et la victime des tribunaux Charia à la Galerie Al Riwaq d’Adliya.

Ce livre de 400 pages raconte son combat et celui du Women's Petition Committee, dont elle est à la tête, militant pour la ratification de lois octroyant un statut personnel au Bahrain.

Il renferme des photos illustrant les différentes manifestations et réunions organisées avec les autorités et les juges par le comité.

Il met également en lumière plusieurs cas de femmes que Mme Jamsheer considère comme ayant été persécutées par les tribunaux.

Ce livre, disponible uniquement en arabe à l’heure actuelle, sera bientôt traduit en anglais et en français.

Le Women's Petition Committee est un réseau de femmes activistes militant pour la codification des lois familiales au Bahrain et la réforme des tribunaux familiaux.

Au cours de ces quatre dernières années, Mme Jamsheer a organisé des manifestations, des veilles et même une grève de la faim dans un effort visant à attirer l’attention du public sur les souffrances auxquelles sont soumises les femmes dans les tribunaux familiaux existants.

© Gulf Daily News