Senegal: Excision et mariages precoces
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Le Soleil - Senegal Grâce à l’Ong Tostan en partenariat avec l’Unicef, 101 communautés ont décidé d’abandonner les pratiques de l’excision et des mariages précoces dans la Communauté rurale de Wassadou, sous-Préfecture de Pakour (département de Vélingara).
Grâce à l’Ong Tostan en partenariat avec l’Unicef, 101 communautés ont décidé d’abandonner les pratiques de l’excision et des mariages précoces dans la Communauté rurale de Wassadou, sous-Préfecture de Pakour (département de Vélingara).
Le village de Médina Pounsang (département de Vélingara), situé à environ 8 km de la frontière avec la Guinée-Bissau, a abrité l’autre dimanche une cérémonie officielle de déclaration d’abandon de l’excision et des mariages précoces. Ces 101 communautés peulhe et mandingue ont fait cette déclaration devant le Préfet de Vélingara, accompagné d’une forte délégation et de plusieurs responsables d’Ong et de chefs de village.
Ces communautés, qui ont pris l’engagement de rompre définitivement avec ces pratiques, mesurent toute l’importance de leur décision pour le développement et l’avenir de leurs sociétés. On relève dans la déclaration que : « cette décision historique vise le renforcement du mouvement national pour la promotion des droits humains au Sénégal et de la santé de la femme en général ».
Cette déclaration s’inscrit dans le cadre d’un programme d’éducation de base initié par l’Ong Tostan depuis deux années dans le département de Vélingara. À cet effet, Dawa Diao, exciseuse, établie dans le village de Niannao, explique : « nous avons toutes été initiées à l’excision par nos ancêtres, mais depuis que Tostan est venu ici, nous avons appris beaucoup de choses allant dans le sens de l’abandon de l’excision et des mariages précoces. C’est pourquoi grâce à cette politique, nous avons aujourd’hui définitivement abandonné l’excision ».
Ces pratiques sont un phénomène très développé dans les sociétés peulhe et mandingue de la Casamance. Elles participent fortement à la dégradation des conditions sanitaires des femmes du Fouladou. Ainsi, de l’avis de Baba Aw, coordonnateur régional de l’Ong Tostan : « c’est un grand jour (ce 24 décembre) dans la mesure où 101 communautés du département de Vélingara ont décidé d’abandonner la pratique de l’excision et des mariages précoces ».
Ces résultats sont le fruit d’un long processus d’éducation et de sensibilisation des populations de ces différentes localités. Interrogé au sujet de l’implication des populations de Pirada en Guinée-Bissau, M. Aw a indiqué qu’ils ont une équipe de mobilisation sociale chargée d’aller dans les villages pour sensibiliser les populations contre les pratiques néfastes comme l’excision et les mariages précoces. C’est pourquoi, les populations de Pirada (Guinée-Bissau), avec l’autorisation du Préfet de leur département, ont tenu, aujourd’hui, à se joindre à leurs sœurs et amies sénégalaises pour faire cette déclaration, précise-t-il.
Cette approche transfrontalière a le mérite d’être exploitée davantage, dans la mesure où de solides relations de parenté lient souvent les différentes ethnies implantées le long de la frontière.
Pour les femmes ayant abandonné cette pratique, des mesures d’accompagnement et de suivi sont mises en oeuvre par l’Ong Tostan. Par exemple, « 13 machines à coudre ont été distribuées à des exciseuses à Kolda l’année dernière », rappelle Baba Aw. Aujourd’hui, grâce à la sensibilisation et à la prise de conscience collective de la population, l’Ong Tostan envisage d’organiser une déclaration départementale. Cette option repose sur le fait que 257 villages ont déjà abandonné l’excision, alors que le département englobe environ 560 villages.
MOUSTAPHA FOYRE SOW, 8 janvier 2007
Ces communautés, qui ont pris l’engagement de rompre définitivement avec ces pratiques, mesurent toute l’importance de leur décision pour le développement et l’avenir de leurs sociétés. On relève dans la déclaration que : « cette décision historique vise le renforcement du mouvement national pour la promotion des droits humains au Sénégal et de la santé de la femme en général ».
Cette déclaration s’inscrit dans le cadre d’un programme d’éducation de base initié par l’Ong Tostan depuis deux années dans le département de Vélingara. À cet effet, Dawa Diao, exciseuse, établie dans le village de Niannao, explique : « nous avons toutes été initiées à l’excision par nos ancêtres, mais depuis que Tostan est venu ici, nous avons appris beaucoup de choses allant dans le sens de l’abandon de l’excision et des mariages précoces. C’est pourquoi grâce à cette politique, nous avons aujourd’hui définitivement abandonné l’excision ».
Ces pratiques sont un phénomène très développé dans les sociétés peulhe et mandingue de la Casamance. Elles participent fortement à la dégradation des conditions sanitaires des femmes du Fouladou. Ainsi, de l’avis de Baba Aw, coordonnateur régional de l’Ong Tostan : « c’est un grand jour (ce 24 décembre) dans la mesure où 101 communautés du département de Vélingara ont décidé d’abandonner la pratique de l’excision et des mariages précoces ».
Ces résultats sont le fruit d’un long processus d’éducation et de sensibilisation des populations de ces différentes localités. Interrogé au sujet de l’implication des populations de Pirada en Guinée-Bissau, M. Aw a indiqué qu’ils ont une équipe de mobilisation sociale chargée d’aller dans les villages pour sensibiliser les populations contre les pratiques néfastes comme l’excision et les mariages précoces. C’est pourquoi, les populations de Pirada (Guinée-Bissau), avec l’autorisation du Préfet de leur département, ont tenu, aujourd’hui, à se joindre à leurs sœurs et amies sénégalaises pour faire cette déclaration, précise-t-il.
Cette approche transfrontalière a le mérite d’être exploitée davantage, dans la mesure où de solides relations de parenté lient souvent les différentes ethnies implantées le long de la frontière.
Pour les femmes ayant abandonné cette pratique, des mesures d’accompagnement et de suivi sont mises en oeuvre par l’Ong Tostan. Par exemple, « 13 machines à coudre ont été distribuées à des exciseuses à Kolda l’année dernière », rappelle Baba Aw. Aujourd’hui, grâce à la sensibilisation et à la prise de conscience collective de la population, l’Ong Tostan envisage d’organiser une déclaration départementale. Cette option repose sur le fait que 257 villages ont déjà abandonné l’excision, alors que le département englobe environ 560 villages.
MOUSTAPHA FOYRE SOW, 8 janvier 2007
Submitted on lun, 01/08/2007 - 00:00
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